Au début du 17e siècle, la France s’intéresse plus que jamais à exploiter les territoires explorés par Jacques Cartier et Jean-François de La Rocque de Roberval. Marchands et pêcheurs y convoitent le poisson et les fourrures, tandis que d’autres espèrent toujours découvrir une route vers l’Orient pour en exploiter les richesses, notamment la soie et les épices.
À la fin du 16e siècle, le roi de France autorise l’établissement de postes de traite dans sa colonie du Canada. Les premières tentatives s’avèrent difficiles.
Fondée en 1598 sur les côtes de la Nouvelle-Écosse, la colonie de l’île de Sable cesse d’être ravitaillée quelques années plus tard. En 1602, les colons se révoltent et assassinent leurs chefs avant d’être rapatriés en France. À Tadoussac, un site idéal pour traiter avec les Autochtones, on établit un poste permanent en l’an 1600, mais seulement 5 des 16 engagés survivent au premier hiver. Les années suivantes, ils retourneront en France chaque automne1.
Pierre Du Gua de Monts et Samuel de Champlain échouent quant à eux de la même façon à l’île Sainte-Croix et à Port-Royal, dans l’actuelle Nouvelle-Écosse, avant de fonder Québec en 1608. Cette fois, le site semble idéal et Champlain a appris de ses expériences précédentes, comme en témoignent ses mémoires :
« De l’île d’Orléans jusqu’à Québec, il y a une lieue, et j’y arrivai le 3 juillet : où étant, je cherchai lieu propre pour notre habitation, mais je n’en pus trouver de plus commode, ni de mieux situé, que la pointe de Québec, ainsi appelé des Sauvages, laquelle était remplie de noyers. Aussitôt j’employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre habitation, l’autre à scier des ais, l’autre fouiller la cave et faire des fossés : et l’autre à aller quérir nos commodités à Tadoussac avec la barque. La première chose que nous fîmes fut le magasin pour mettre nos vivres à couvert, qui fut promptement fait par la diligence d’un chacun, et le soin que j’en eus2. »
La colonie ne compte au début que l’« Habitation », une sorte de comptoir fortifié utilisé comme entrepôt pour les fourrures et de logis pour les premiers hivernants. La rigueur du climat est meurtrière et les engagés arrivent en Nouvelle-France uniquement pour la traite des fourrures3.
Vers 1620, on ne compte qu’une soixantaine de personnes dans la colonie. La maison de Louis Hébert et de sa famille, le fort Saint-Louis, une chapelle et le couvent des Récollets composent l’ensemble des bâtiments4.
Il faudra attendre la fin de l’occupation de Québec (1629-1632) par les frères Kirke pour que la Compagnie des Cent-Associés ─ qui compte parmi ses actionnaires Champlain et Richelieu ─ amène de 600 à 700 colons pour s’établir en Nouvelle-France de 1632 à 1636.
Plusieurs facteurs nuisent au peuplement de la colonie. La traversée de l’Atlantique est longue et périlleuse, l’hiver est rude, le scorbut sévit et il faut se défendre des attaques iroquoises. Et puis, il n’y a pas assez de femmes pour favoriser l’augmentation naturelle de la population. De 1632 à 1650, 73,3 % des engagés retournent en France une fois leur contrat terminé5.
Pour remédier à la faible densité de population en Nouvelle-France ─ la colonie ne compte que 3 215 habitants en 1666 ─ différentes mesures sont mises en place. Parmi ces mesures : l’intensification du système des engagés et l’envoi des Filles du roi. Les colons célibataires sont tenus de les marier dans les 15 jours suivant leur arrivée au risque de perdre leurs droits de chasse, de pêche et de traite.
Des primes sont offertes pour encourager les mariages et les naissances. Les couples mariés reçoivent 300 livres par an à partir du 10e enfant, d’autres primes sont données aux garçons et aux filles qui se marient respectivement avant 20 et 16 ans. Et pour parfaire le tout, des amendes sont imposées aux célibataires6 !
L’intendant Jean Talon joue un rôle important dans cet effort. Il instaure notamment le don de seigneuries aux soldats du régiment Carignan-Salières pour les inciter à rester en Nouvelle-France une fois leur service militaire terminé.
Les efforts investis dans cette politique de peuplement portent fruit. Vers la fin du Régime français, la population de la colonie compte plus de 65 000 âmes.
Extrait de l’Arrêt du Conseil d’État du roi pour favoriser les mariages et les familles nombreuses au Canada et sa retranscription. Il a été signé le 20 octobre 1670 et témoigne des efforts de la France en vue d’accroître le peuplement de sa colonie.
La population établie dans la vallée du Saint-Laurent est essentiellement paysanne. Elle s’installe d’abord le long des rives du Saint-Laurent, ce que l’explorateur suédois Pehr Kalm qualifie de « long village continu ». La population migre ensuite vers les basses terres d’affluents comme le Richelieu et la Chaudière. Québec, Trois-Rivières et Montréal deviennent les principaux pôles de peuplement7.
Cette expansion sur la rive sud du fleuve est facilitée par la fin des guerres iroquoises et par le fait que les nombreux enfants des foyers canadiens quittent le nid familial pour s’établir sur leurs propres terres. Plusieurs seigneuries multiplient les rangs et prennent de l’expansion dans les terres laurentiennes.
C’est à Québec que s’installent les gouverneurs, agents de la Compagnie des Cent-Associés, soldats et membres des communautés religieuses, ce qui en fait la principale agglomération de la Nouvelle-France.
Malgré la présence de ces représentants des pouvoirs politiques, économiques et religieux et la construction de bâtiments officiels comme le Château Saint-Louis et le palais de l’intendant, le peuplement demeure faible. Pour y remédier, le Conseil souverain décide en 1664 que les deux tiers des nouveaux arrivants seront installés à Québec et ses alentours et que le tiers restant sera destiné à Trois-Rivières, au Cap-de-la-Madeleine et à Montréal.
En Nouvelle-France, le territoire est divisé et organisé selon le régime seigneurial. Les seigneuries sont octroyées par le gouverneur et l’intendant, de manière à encourager le peuplement et l’agriculture.
Le mode de division des terres est calqué sur une institution médiévale française. Selon les régions, elles sont très diversifiées. Il n’existe pas de modèle unique. Celui de la Nouvelle-France est régi par la Coutume de Paris rédigée en 1510, cette Coutume faisant état de l’ensemble des droits civils coutumiers en vigueur à Paris.
En France, on attribue le terme de seigneurie à un territoire organisé de manière à permettre à un individu ─ le seigneur ─ de toucher une partie des profits tirés du sol, par les « serfs », des paysans, qui lui sont complètement assujettis.
Les serfs sont liés au seigneur dans un rapport de dépendance où ils doivent (entre autres!) lui verser une part des revenus de leurs récoltes en échange de sa protection contre les brigands. Les pouvoirs des seigneurs sont multiples : ils exercent des fonctions militaires, de justice, veillent à l’entretien des routes, gèrent les marchés, battent la monnaie, etc. Le régime seigneurial – également appelé régime vassalique – va perdurer en France jusqu’à la Révolution de 17898.
Les terres concédées en seigneurie sont habituellement rectangulaires et mesurent environ 175 m de largeur par 1750 m de longueur.
Elles sont parallèles entre elles et perpendiculaires aux rivières qui les bordent. Cette disposition permet à un plus grand nombre de colons d’avoir accès au cours d’eau, ce qui facilite le commerce et les déplacements.
Une fois que tous les lots touchant aux cours d’eau sont octroyés, une deuxième série de lots prend forme. Elle est séparée de la première par un rang parallèle à la rivière.
Selon ce système, les colons se font concéder des terres par le seigneur et doivent utiliser le moulin à blé. Celui-ci n’est construit que lorsque la densité de population peut en assurer la rentabilité. Les habitants ont l’obligation de payer un loyer pour occuper et exploiter la terre : c’est le « cens » (ce pour quoi on les appelle les « censitaires ») ou la « rente ». Ils doivent aussi défricher et mettre en valeur leur lot, au risque de se faire expulser. Le seigneur, pour sa part, installe son domaine sur la partie avantageuse de son fief, mais il y réside rarement9.
Ce mode de concession des terres reste en vigueur jusqu’au milieu du 19e siècle. Il ne parvient pas à s’implanter en Louisiane, ni en Acadie, ni à Terre-Neuve, les censitaires étant peu enclins à payer des redevances. Les seigneuries sont grandes et peu peuplées, sauf celles de Beaupré et de l’île d’Orléans qui sont les plus anciennes10.
Le travail de mise en valeur de la terre concédée en seigneurie est exténuant. Pour s’assurer un rendement agricole minimal nécessaire à leur survie, les habitants doivent défricher d’un à deux arpents par année, d’où la nécessité de trouver une épouse, une tâche difficile avant l’arrivée des premières Filles du roi en 1663. En effet, fonder une famille permet d’engendrer une main-d’œuvre qui est indispensable au travail de la terre11.
Étonnamment, le régime seigneurial perdure sous le Régime britannique. En effet, sans qu'il soit expressément question du régime seigneurial dans l'Acte de Québec (1774), le recours aux « lois du Canada » atteste dans les faits, le maintien de ce régime dans la Province de Québec. Il sera finalement aboli en 1854.
On peut observer des vestiges du régime seigneurial dans les délimitations de plusieurs circonscriptions électorales. Elles épousent l’orientation nord-ouest des seigneuries du Régime français et bon nombre d’entre elles portent le nom de ces anciens fiefs (Beauce, Charlesbourg, Montarville, Terrebonne, etc.)12.
Fait intéressant : la carte électorale de 1854 s’inspire des contours du territoire de seigneuries que l’on s’apprête à abolir et la géographie électorale contemporaine perpétue, surtout en région, l’ancienne carte seigneuriale de la Nouvelle-France13.
Au milieu du 18e siècle, le territoire de la Nouvelle-France s’étend du nord au sud, du Labrador au golfe du Mexique, et d’est en ouest, de l’océan Atlantique aux plaines de l’Ouest, en passant par les basses terres du Saint-Laurent et la région des Grands-Lacs.
Comment expliquer que la Nouvelle-France ait contrôlé un si grand territoire avec si peu de population, comparativement à la Nouvelle-Angleterre ?
Au départ, les Français profitent du Saint-Laurent et de ses nombreux affluents pour pénétrer profondément dans le continent. Ce sont de véritables autoroutes le long desquelles vivent des nations autochtones auxquelles on s’allie pour établir un réseau de traite des fourrures. Peu à peu, les autorités coloniales le consolident et assurent leur présence en construisant des postes de traite et des forts aux points stratégiques du réseau hydrographique du Saint-Laurent, des Grands Lacs, du Haut-Missouri et de la région du Mississippi.
La volonté d’occuper le territoire avant l’ennemi britannique, qui occupe l’est du continent, est également un motif d’expansion. En plus des vocations militaires et commerciales s’ajoutent les motifs religieux. En effet, des communautés religieuses explorent le continent et s’installent parmi les Autochtones afin de les évangéliser et de les franciser. Leur réseau de missions fait partie intégrante du contrôle d’un territoire toujours plus grand et éloigné de la vallée laurentienne14.
À partir des années 1650, les Canadiens sont de plus en plus nombreux à courir les bois pour s’approvisionner en fourrures. Avec eux, les horizons de la Nouvelle-France atteignent les limites du continent où ils s’aventurent toujours plus profondément. Nombreux sont ceux qui s’installent parmi les Autochtones, ce qui favorise le métissage et les échanges culturels.
Dès le 16e siècle, des pêcheurs fréquentent les rives de l’Acadie. À cette époque, celle-ci comprend l’actuelle Nouvelle-Écosse et la majeure partie du Nouveau-Brunswick. Après l’échec des premières tentatives de peuplement, l’importance économique de la traite des fourrures amène les Français à se fixer dans la région.
Le territoire est cependant soumis aux aléas de la politique et de la guerre entre la France et la Grande-Bretagne. Ainsi, pendant environ 150 ans, ces deux pays s’échangent à plusieurs reprises le contrôle des côtes françaises de l’Acadie péninsulaire. Finalement, elles sont conquises par la Grande-Bretagne en 171315. La construction de la forteresse de Louisbourg par la France n’y change rien.
Malgré cela, la population acadienne augmente progressivement tout au long du Régime français et même jusqu’au moment de la déportation des Acadiens en 1755. En effet, le premier recensement officiel de l’Acadie de 1671 dénombre environ 400 personnes, dont 200 dans la région de Port-Royal, alors qu’en 1755, la population compte 13 000 personnes.
C’est vers 1650 qu’on découvre la « grande rivière », le Mississippi. Rapidement, les missionnaires perçoivent les possibilités d’évangélisation, tandis que les marchands y voient des occasions d’échanges pour obtenir de la fourrure.
On pense également que le territoire est riche en gisements d’or et que l’on pourrait enfin trouver un passage vers l’Orient.
Pour toutes ces raisons, Louis Jolliet, un cartographe, et Jacques Marquette, un jésuite, partent en exploration en 1673. Constatant que le Mississippi ne permet pas de gagner la mer de l’Ouest, ils rebroussent chemin16.
C’est René-Robert Cavelier de La Salle qui descend le Mississipi jusqu’à son embouchure en 1682. Au nom du roi Louis XIV, il prend possession du territoire, d’où le nom de « Louisiane » et tente de convaincre le monarque d’y établir une colonie. Avec son accord, il retourne en Louisiane, choisissant cette fois-ci la route par l’océan pour atteindre le fleuve par son delta. Malheureusement, l’expédition ne retrouve pas l’embouchure et La Salle est assassiné17.
En 1699, à la demande des autorités françaises qui craignent l’intérêt grandissant des Britanniques pour la région, Pierre Le Moyne d’Iberville prend enfin possession des bouches du fleuve.
L’existence de la colonie est surtout stratégique afin d’arrêter l’avance britannique et économique, pour les pelleteries. Idéalement, le roi désire que la Nouvelle-France, de l’Acadie au golfe du Mexique, constitue un rempart aux avancées territoriales britanniques.
Pendant les 20 premières années, le peuplement de la Louisiane est très difficile car l’immigration en provenance de France est faible.
De 1717 à 1720, 6 000 immigrants, dont 1 000 soldats et environ 120 « filles à la cassette », l’équivalent des Filles du roi, s’installent dans la jeune colonie. La population se concentre autour du principal centre urbain, puis suit les rives du fleuve, selon le même modèle que celui de la vallée du Saint-Laurent.
La France profite de la colonisation pour débarrasser le royaume de certains indésirables : environ 1 300 faux-sauniers (contrebandiers de sel), fraudeurs, déserteurs, mendiants et prostituées immigrent en Louisiane.
Ces efforts de colonisation ont peu de succès : environ 60% des effectifs meurent pendant le voyage ou à leur arrivée, si bien qu’il ne reste que 1 800 habitants en 1723.
La main d’œuvre étant insuffisante, les autorités optent donc pour l’esclavage d'Autochtones, puis d’Africains. De 1719 à 1743, entre 5 700 et 6 000 esclaves africains sont déportés en Louisiane, d’où l’importante population créole qui en résulte18.
Pour des considérations pratiques, bon nombre d’enfants créoles apprennent le français plutôt que la langue d’origine africaine afin de pouvoir communiquer avec leur maître. Un créole louisianais prend aussi forme. La population se métisse également, en dépit de l’interdiction de mariages mixtes imposée par les textes régissant la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises, le Code Noir de 1724.
Après 1713, plusieurs compagnies se transfèrent le monopole de l’exploitation du territoire. Elles recrutent des colons en France, et amènent dans la colonie des militaires et des esclaves africains.
La Louisiane n’est pas dénuée de potentiel économique : terres fertiles, exploitation des mines, exportation de produits vers l’Europe, comme l’indigo, une teinture bleue violacée, et le tabac.
La Nouvelle-Orléans, fondée en 1718, devient la capitale de la colonie. Il s’agit d’un endroit très fréquenté par les Autochtones19. Rapidement, elle devient le port principal et le centre économique de la région.
Ailleurs, quelques forts dispersés permettent de contrôler les routes, d’assurer une présence française et de faciliter les contacts avec les Autochtones.
Quant au modèle de partage des terres, il est similaire à celui de la vallée laurentienne, mais sans le système de redevances propre au régime seigneurial20.
Située au sud des Grands Lacs, cette région est d’abord fréquentée par Marquette et Jolliet lors de leur voyage exploratoire vers le Mississippi en 1673.
Le jésuite Jacques Gravier fonde une mission dans le village de Kaskasia vers 1689, et plusieurs forts sont construits dans la région pour faire des alliances avec les Illinois et faciliter la traite des fourrures21.
La fondation de la Louisiane en 1699 fait du pays des Illinois un centre d’échanges et de communications.
Les autorités françaises tentent avec peu de succès d’exploiter les ressources minières de la région. C’est surtout l’agriculture et l’élevage qui prospèrent en raison du climat favorable et de la demande en produits agricoles de la Basse-Louisiane22.
La défaite française et le Traité de Paris de 1763 encouragent de nombreux habitants à émigrer en Louisiane.
Ce n’est cependant que deux ans après que les Britanniques arrivent dans la région, ce qui contribue encore à la dépopulation.
Intégrée au nouveau territoire américain en 1778, la région se peuple désormais de Britanniques. Hormis les noms de lieux, il ne subsiste que très peu de traces aujourd’hui de l’occupation française23.
La croissance démographique de la colonie de l’Illinois s’apparente à celle des autres régions de la Nouvelle-France.
La majorité des migrants sont des hommes célibataires qui s’unissent à des Autochtones. Ces unions libres sont peu à peu remplacées par des mariages chrétiens célébrés par les jésuites. Par la suite, l’immigration française fait diminuer le métissage et, comme en Louisiane, l’esclavagisme favorise l’essor agricole et commercial.
Le territoire du Pays des Illinois est formé de villages implantés le long des affluents et de terres divisées en longues bandes parallèles et perpendiculaires aux cours d’eau.
La plupart des propriétaires n’y résident pas, préférant rester dans les villages pour assurer leur sécurité contre les attaques autochtones24.
En 1752, la colonie est composée de 6 villages où habitent 1 385 personnes qui se répartissent ainsi : 789 colons d’origine française et 596 esclaves25. C’est le poste français le plus peuplé parmi ceux situés à l’intérieur des terres.
Dans les années 1720, Louis XV souhaite étendre l’influence de la France en Amérique et trouver une route vers l’Asie.
Il met à la disposition de Pierre de Varennes et de La Vérendrye des sommes d’argent afin d’établir des postes de traite pour drainer vers la Nouvelle-France les réservoirs de pelleteries de l’ouest que la France convoite.
C’est ainsi qu’en 1732, La Vérendrye mène une expédition à l’intérieur du continent et y établit plusieurs postes de traite dont les forts Saint-Pierre, Saint-Charles, Rouge, etc. Ainsi, après avoir établi d’autres forts sur les rives du lac Supérieur, l’expédition avance de plus en plus vers l’ouest jusqu’aux territoires des actuelles provinces du Manitoba et de la Saskatchewan.
Le successeur de La Vérendrye, Jacques Le Gardeur de Saint-Pierre, atteint en 1751 les Rocheuses où il fait construire un fort. Son successeur, Louis La Corne, établit quant à lui le fort Saint-Louis à l’embouchure de la rivière Saskatchewan26.
Cette fragile conquête du territoire nord-américain s’éteint quelques années plus tard : les tensions entre Britanniques et Français culminent avec la Guerre de Sept Ans (1756-1763).
En Amérique du Nord, bien que plusieurs forts britanniques soient pris par les Français et leurs alliés canadiens et autochtones, le vent tourne après 1758 lorsque les Britanniques prennent successivement Louisbourg, Québec et Montréal.
Pendant 3 ans, un gouvernement militaire gère les anciennes colonies françaises. Le Traité de Paris de 1763 qui fait passer officiellement la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne, restreint drastiquement le territoire français27.
1 Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec : quatre siècles d’une capitale, Québec, Publications du Québec, 2008, p. 16.
2 Ibid., p. 19.
3 Loc. cit.
4 Ibid., p. 20.
5 Ibid., p. 22, 36.
6 Christophe Horguelin et al., Fresques Histoire et éducation à la citoyenneté, manuel de l’élève, tome 1, Montréal, Chenelière éducation, 2009, p. 31-33.
7 John A. Dickinson et Brian Young, Brève histoire socio-économique du Québec, Québec, Septentrion, 1995, p. 84.
8 Benoît Grenier, Brève histoire du régime seigneurial, Montréal, Boréal, 2012, p. 33-34 et 44.
9 J. Dickinson et al., op. cit., p. 52-53; Yves Frenette et al., La francophonie nord-américaine, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, p. 33.
10 Y. Frenette et al., op. cit., p. 33 et 61.
11 Ibid., p. 33-34.
12 Christian Blais, « Gouverner en Nouvelle-France », Québec, Assemblée nationale, 2013, p. 23. http://www.assnat.qc.ca/fr/publications/fiche-nouvelle-france.html
13 C. Blais et al., op. cit., p. 280.
14 Y. Frenette et al.,op. cit, p. 38.
15 Ibid., p. 7.
16 Ibid., p. 41.
17 Loc. cit.
18 Ibid., p. 45-48.
19 Ibid., p. 42-43.
20 Ibid., p. 44.
21 Ibid., p 51.
22 Ibid., p. 53.
23 Ibid., p. 58.
24 Ibid., p. 56-57.
25 Ibid., p. 55.
26 Ibid., p. 38-39.
27 Encyclopédie canadienne, « Guerre de Sept Ans » http://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr