Selon les archéologues, les traces de présence humaine en Amérique remontent de 12 000 à 33 000 ans. Suivant l’hypothèse la plus répandue, il s’agirait de peuples provenant de Sibérie qui seraient arrivés en Alaska à pied en passant par la Béringie, un bras de terre maintenant recouvert par la mer des Tchouktches et le détroit de Béring1. À la recherche de gibier, ils auraient traversé ce corridor avant de se disperser sur le continent à la fin de l’ère glaciaire.
Les changements climatiques et géomorphologiques entraînent le déplacement et l’adaptation des premiers occupants de l’Amérique à leur environnement.
Il y a 15 000 ans, la vallée du Saint-Laurent est recouverte d’une calotte glaciaire qui commence à fondre pour créer la mer de Champlain. Les collines Montérégiennes, formées par les monts Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Saint-Bruno, et bien d’autres, forment alors de petites îles.
Peu à peu, le continent apparaît, libéré du poids des glaces, et bientôt, les eaux se retirent en marquant le sol de l’important réseau hydrographique que l’on connait aujourd’hui, dans la vallée du Saint-Laurent2.
Le climat s’adoucit et la végétation se diversifie, attirant les troupeaux de gibier et des petites bandes de chasseurs-cueilleurs nomades. Peu à peu, ces derniers se sédentarisent et organisent de vastes réseaux d’échanges en fonction des ressources de leurs territoires respectifs. Ces relations commerciales, qui se développent pendant des millénaires, vont influencer durablement le mode de vie des populations autochtones.
Le climat et les terres fertiles de la vallée du Saint-Laurent sont propices au développement de l’agriculture entre 1000 av. J.-C. et 1500 apr. J.-C. L’alimentation se diversifie, la santé des populations autochtones s’améliore et la région connaît une forte croissance démographique.
Au sud du territoire, ces populations désormais sédentarisées s’organisent avec la formation de villages et la pratique de l’agriculture.
À l’inverse, les populations vivant au nord du territoire, étant privées d’une végétation riche et nourricière, se tournent vers la chasse aux mammifères marins et développent des techniques et des outils de chasse particuliers. Ce sont des nomades qui se déplacent au rythme des saisons. Leur organisation sociale est simple et leurs installations sommaires, parce que temporaires3.
Vers 1500, alors que les contacts avec les Européens se multiplient, 3 grandes familles linguistiques se répartissent au nord-est de l’Amérique : esquimaude-aléoute, algonquienne et iroquoienne.
1 Pour en savoir davantage sur les déplacements des premiers peuples et pour consulter des animations éducatives, voir le site Terres arctiques, http://www.terresarctiques.tv/#fr_01_10_03_01. [10 février 2014].
2Christophe Horguelin et al., Fresques Histoire et éducation à la citoyenneté, manuel de l’élève, tome 1, Montréal, Chenelière éducation, 2009, p. 11-13.
3 Ibid., p. 15.