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La résidence officielle du premier ministre

Quand les premiers ministres vivent presque tous à l’hôtel…

La résidence officielle du premier ministre à Québec a longtemps été un sujet de débats. Jusque dans les années 1930, la plupart des chefs du gouvernement sont des résidents de Québec.

Louis-Alexandre Taschereau (1920-1936), par exemple, a sa demeure sur Grande Allée et se rend à pied à son bureau du parlement durant toute sa carrière.

Son successeur, Maurice Duplessis (1936-1939 et 1944-1959), quant à lui, s’installe au Château Frontenac, comme plusieurs autres après lui. Cet hôtel prestigieux sert de lieu de réception pour des dignitaires en visite dans la capitale. La reine Elizabeth II et le général Charles de Gaulle, entre autres, y sont reçus dans les années 1960. C’est à cette époque que des voix réclament que le premier ministre ait une résidence de fonction officielle dans la capitale.

Jean Lesage, qui vit sur l’avenue De Bougainville et y reçoit de nombreux visiteurs dans le cadre de ses fonctions, se montre ouvert à l’idée de désigner une résidence de fonction pour les premiers ministres sans pour autant la réaliser.

Il en est de même pour Daniel Johnson père (1966-1968) et Jean-Jacques Bertrand (1968-1970), qui habitent respectivement au Château Frontenac et au Montmorency, un immeuble sur la Grande Allée. Robert Bourassa (1970-1976 et 1985-1994) vit lui aussi à l’hôtel, tandis que René Lévesque (1976-1985) loge sur la rue D’Auteuil, à deux pas de l’hôtel du Parlement.

De 1936 à 1994, les premiers ministres du Québec vivent ainsi presque tous à l’hôtel. Sans rejeter l’idée d’une résidence officielle, chacun d’eux prétexte les contraintes budgétaires de l’État québécois pour ne pas aller de l’avant.

Pourtant, une résidence officielle a une valeur symbolique pour une capitale, un peu comme la présence du parlement dans la ville.

Ancienne résidence de Jean Lesage.

Le maire de Québec s’indigne et la Chambre de commerce agit

Ancienne résidence de Jacques Parizeau.Résidences des premiers ministres dans le Vieux-Québec.

En 1992, le maire de Québec, Jean Pelletier, juge inacceptable que le premier ministre soit relégué à une chambre d’hôtel comme un simple visiteur : « Je pense que le Québec a suffisamment de fierté […] pour doter son premier ministre d’une résidence officielle, aménagée de telle sorte qu’il puisse à la fois y vivre sur le plan privé avec sa famille, et y remplir ses fonctions publiques1 ». Jacques Parizeau (1994-1996) sera l’un des rares premiers ministres originaires de l’extérieur de Québec à vivre dans une véritable résidence officielle.

Il accepte l’offre de la Chambre de commerce de Québec d’habiter une maison cossue sur la rue des Braves : la résidence ne coûte rien aux contribuables, car le premier ministre remet son allocation de logement à la Chambre de commerce.

Son successeur, Lucien Bouchard (1996-2001) choisit  l’hôtel, mais il promet de régler cette question avant de quitter la vie politique.

Une portion grandissante de l’opinion publique croit d’ailleurs qu’une capitale nationale digne de ce nom doit offrir au chef du gouvernement une résidence officielle. La Caisse de dépôt et placement du Québec achète l’édifice Price, dans le Vieux-Québec, où Bernard Landry déménage en 2001.

L’édifice Price, construit en 1929 par la compagnie Price Brothers, est considéré comme un monument exceptionnel. L’appartement de fonction, situé au sommet, offre une vue superbe sur la capitale. Sa décoration et son ameublement manifestent la vitalité culturelle, artistique et architecturale du Québec. L’appartement comporte, au 16e étage, un salon et une salle à manger et au 17e étage, des pièces à usage privé pour le premier ministre (bureau, chambre principale et chambre d’invités).

1 Le Soleil, 28 juin 1992.

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