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La Capitale itinérante

Kingston, Montréal, Toronto,  Hamilton, Ottawa ou Québec ?

Carte montrant les capitales successives de la province du Canada, 1841-1866

Longtemps après sa fondation en 1608, Québec est la capitale d’une partie du territoire qui correspond aujourd’hui à celui du Québec. Elle perd ce titre au profit de la ville de Kingston qui, avec l’union du Haut et du Bas-Canada en 1841, devient la capitale de la nouvelle province du Canada – du moins jusqu’en 1843.

Dans cette petite ville de Kingston où il n’y a pas de parlement, les parlementaires siègent dans un ancien hôpital. Très vite, ils protestent contre l’exiguïté des lieux, le manque de logements convenables et la mauvaise qualité de l’eau qui, dit-on, provoquerait de violentes coliques en raison de la présence de chaux et de calcaire dans le sol.

C’est pourquoi, en 1843, la capitale quitte Kingston pour Montréal où, là non plus, il n’y a pas d’édifice parlementaire. On installe temporairement le Parlement dans l’édifice du marché Sainte-Anne. Six ans plus tard, une crise politique dégénère en émeutes au cours desquelles cet édifice est incendié.

Chaque fois, les autorités coloniales ont souhaité que la ville où siège le Parlement soit la capitale définitive de la colonie.

Or, à partir de 1850, il y a alternance entre Toronto et Québec, tandis que font rage les débats pour choisir une capitale une fois pour toutes.

Toronto, Québec, Montréal, Kingston et Hamilton se disputent ce titre, alors que les députés des anciens Haut et Bas-Canada s’affrontent pour que la capitale soit sur leur territoire respectif.

En effet, le statut de capitale rapporte beaucoup de retombées pour une ville. Sur le seul plan économique, la présence de plus de 100 parlementaires, de nombreux fonctionnaires et leurs familles, en plus des dépenses du gouvernement en aménagements, sont autant d’apports liés à ce statut.

Finalement, c’est la reine Victoria qui, en 1857, choisit la petite ville d’Ottawa ─ autrefois appelée Bytown ─ comme capitale définitive de la colonie. Dix ans plus tard, la Loi constitutionnelle confirme Ottawa comme capitale du Canada fédéré. Québec, de son côté, redevient une capitale, celle d’une nouvelle province : le Québec.

Durant cette période mouvementée (1841-1867), la colonie aura connu 5 capitales différentes, 7 déménagements de l’Administration et 3 incendies des édifices du Parlement.

Québec : 1792 à 1837

L’ancienne chapelle de l’évêché de Québec abrite les parlementaires bas-canadiens à partir de 1792. Très vite, on constate que l’édifice, plus que centenaire, répond mal aux besoins de sa nouvelle fonction et nécessite de constantes réparations. En 1815, l’arpenteur Joseph Bouchette signale que les murs sont mauvais jusqu’à leur fondation et que l’édifice « menace d’une ruine prochaine ». En 1831, on lance la construction de la première aile d’un nouvel édifice qui en comptera 3. Les députés siègent pour la première fois le 7 janvier 1834. Ils y délibèrent jusqu’au 26 août 1837, à quelques semaines du début des rébellions des patriotes. À ce moment, deux des trois ailes de l’édifice sont complétées.

Gravure du parlement du Bas-Canada.Dessin du parlement à Québec.

Kingston : 1841 à 1843

Hôpital général de Kingston.

L’édifice du Parlement de la province du Canada à Kingston est un ancien hôpital. Cette ville a été désignée capitale de la colonie par le gouverneur Sydenham, de son vrai nom Charles Edward Poulett Thomson. Ce choix devait être définitif, pensait-on à l’époque, mais les parlementaires ne l’entendent pas ainsi. Leurs critiques se font de plus en plus entendre contre l’exiguïté du parlement et le fait que la ville n’est pas en mesure d’accueillir autant de personnes.  Car l’implantation du Parlement provoque un afflux de plus de 100 parlementaires, de centaines de fonctionnaires et de leurs familles. Les prix des repas et du logement doublent et, malgré tout, il devient difficile de trouver un gîte et une table. Finalement, en 1843, le Parlement vote pour son déménagement à Montréal même si plusieurs députés de l’ancien Haut-Canada refusent que la capitale soit située au Bas-Canada.

Montréal : 1844 à 1849

À Montréal, les parlementaires s’installent dans l’édifice du marché Sainte-Anne, situé place D’Youville, dans la partie ouest de la vieille ville. Le château de Ramezay abrite des bureaux du gouvernement et on aménage pour le gouverneur le très beau domaine de Monkland. Le 25 avril 1849, des émeutiers anglophones chassent les députés du parlement, le saccagent et y mettent le feu. Ils étaient outrés que l’Assemblée ait voté une loi pour dédommager les victimes des répressions militaires de 1837-1838 au Bas-Canada. Après le sinistre, les parlementaires se réunissent pour un temps au Marché Bonsecours, puis au Freemasons Hall, avant de quitter Montréal définitivement.

Le parlement au Marché Sainte-Anne de Montréal.L’incendie du parlement.

Toronto : 1850 à 1852 et 1856 à 1859

À partir du 14 mai 1850, députés et conseillers législatifs siègent dans l’ancien parlement du Haut-Canada, situé à Simcoe Place. Construit de 1829 à 1832, il est agrandi après que Toronto ait été choisie capitale provisoire à la fin 1849. L’édifice est spacieux et les journaux locaux en donnent des comptes rendus admiratifs. Après 1867, les députés de la nouvelle province d’Ontario en font le lieu de leurs délibérations jusqu’en 1893.

Lithographie du parlement de Toronto.

Québec : 1852 à 1854

Dessin du Parlement de Québec de 1852 à 1854Dessin du Parlement de Québec en flammes en 1854.

Terminé en 1850-1851 selon les plans de François et Thomas Baillairgé, l’ancien parlement du Bas-Canada devient celui du Canada-Uni en 1852. L’édifice de Québec impressionne par sa beauté sobre et son ordonnance classique. Plusieurs y voient le plus bel édifice de la capitale. Or, dans la nuit du 1er février 1854, le parlement est détruit par un violent incendie. Seule une portion de la bibliothèque est sauvée des flammes grâce aux élèves du Séminaire de Québec accourus sur les lieux. L’incendie force une fois de plus le déménagement du siège du gouvernement à Toronto.

Toronto, Québec… puis Ottawa (1857)

La désignation d’Ottawa comme capitale de la province du Canada par la reine Victoria en 1857 change radicalement le destin de la ville. Simple bourgade forestière au milieu du 19e siècle, Ottawa se transforme rapidement en une ville nouvelle grâce aux investissements massifs d’un gouvernement colonial déterminé à en faire une vraie capitale. À partir de 1858, l’immense chantier de construction des édifices parlementaires et gouvernementaux donne du travail à plus de 1 600 ouvriers. Malgré son impopularité chez les parlementaires et son éloignement relatif, Ottawa reçoit peu à peu les bureaux du gouvernement. Sa population augmente rapidement et voit avec fierté s’élever des bâtiments parlementaires et administratifs majestueux que l’on peut admirer encore aujourd’hui. C’est le 8 juin 1866 que les parlementaires vont siéger à Ottawa pour la première fois de l’histoire.

La construction du parlement d’Ottawa.

Québec : 1860 à 1865

Le parlement de la côte de la Montagne.

Après avoir siégé à Toronto de 1854 à 1859, les parlementaires reviennent à Québec dans un nouvel édifice construit sur le site du parlement incendié en 1854.

Bâtiment modeste érigé en moins d’un an, il abrite les parlementaires de la province du Canada jusqu’à l’automne 1865, le temps que la construction du parlement d’Ottawa soit assez avancée. À partir de 1867, cet édifice, situé sur la côte de la Montagne, devient le parlement de la nouvelle province de Québec.

L'hôtel du Parlement : 1884 à nos jours

Dès la fin des années 1860, les parlementaires se plaignent du manque d’espace dans le parlement de la côte de la Montagne. Pour y remédier, le gouvernement propose en 1869 de construire un édifice plus grand. Ce projet est longtemps retardé en raison de la situation budgétaire difficile du Québec. Finalement, c’est en 1877 qu’est lancée la construction de l’actuel hôtel du Parlement, conçu par Eugène-Étienne Taché.

Façade de l’hôtel du Parlement.
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